(Val de Saire sous la neige, par Gaëlle D.)
Les grosses doudounes, les combinaisons "tue l'amour" façon "Les bronzés font du ski", les gros godillots, les glissades sur les trottoirs, les doigts gelés et le bout du nez qui perle... je déteste. Alors quand je suis partie à la gare lundi matin vers 6h30, et que mon manteau a commencé à devenir blanc et non plus noir, j'ai pesté dans mon for intérieur. Mais bon, le train était au rendez-vous, puis le car, et mon lycée bien ouvert avec plein d'élèves. Là-bas, la neige restait limitée, ne tenait guère sur les trottoirs... c'est donc sans inquiétude particulière que je suis repartie en gare en fin de journée. Mon train était là, pas de souci. La galère a commencé à Lison... quelques minutes, puis des heures (4) d'attente... et au final le verdict : "Plus de train pour Cherbourg, si vous ne voulez pas rester bloqués en rase campagne, il faut prendre le dernier train qui part pour Caen". C'est donc inquiets, en pleine nuit, que nous avons grimpé dans ce train de la dernière chance. Et passé notre première nuit dans un wagon... faut pas croire que c'était cool... pas de toilettes (il faut descendre sur le quai enneigé et casse-gueule à minuit, crapahuter vers la gare, mettre 20 centimes pour accéder au pipi... le pied !), des sièges basiques (pas de couchettes ou sièges inclinables), des boîtes en carton remplies de compotes et Dragibus (repas d'urgence de la sncf)... et un groupe de loulous de la région parisienne, de plus en plus excités au fur et à mesure que les heures passent... j'ai dormi la première nuit avec mon sac à main coincé sous mon manteau. Le plus difficile, c'est d'attendre... sans infos... les heures sont très longues... surtout quand les mauvaises nouvelles tombent : "Toujours pas de retour autorisé". Je suis partie lundi par le train de 6h30, j'ai passé 2 nuits dans un wagon et des journées à tenter de récupérer un peu de mes nuits blanches. Heureusement, la 3e nuit aura lieu à l'hôtel ! Enfin ! Je peux me laver, m'allonger, rincer et sécher mes chaussettes. Le retour en car va nous permettre de mesurer l'ampleur de ce sale temps : des mètres de neige, des centaines de voitures abandonnées sur la route, des débuts d'inondation avec le dégel... jusqu'au dernier moment, j'ai eu peur que le départ soit annulé, la préfecture étant très prudente et rechignant à nous faire prendre la route. Mais les gens étaient à bout de nerfs, certains n'avaient pas leur traitement médical, d'autres sont partis (pour une seule journée à la base) loin de leur ferme et se rongeaient les sangs pour leurs animaux... Entre-temps, nous avons croisé tous les jours des bénévoles d'associations qui venaient nous donner des couvertures, du café et des croissants... et des journalistes de l'AFP, BFMtv, itélé, France 3... qui passaient régulièrement, de jour comme de nuit dans nos wagons. Je suis revenue épuisée à la maison, après autant d'heures d'attente et de stress, avec des fringues qui sont parties aussitôt au lave-linge et au pressing ! A ceux qui disent "Fallait pas partir", je dis "Quand le train part à l'heure de chez soi, on ne téléphone pas à sa direction en disant qu'on ne vient pas, on y va et c'est tout". En plus de 10 ans de carrière, je n'ai raté que quelques jours de travail (hormis pour mon infection pulmonaire) à cause d'une angine blanche et d'une grippe. Alors je suis partie lundi matin sans me poser de questions... Mais j'en reviens avec une certitude renforcée : "Je déteste la neige"... et encore plus depuis que le wagon-couchettes octroyé à 3h du matin lors de la deuxième nuit, a été repris manu-militari quelques heures plus tard pour être renvoyé aux vacanciers qui rentraient des sports d'hiver... la bonne blague !
4 commentaires:
Alors là je te rejoins complètement : moi aussi je déteste la neige (enfin, à la montagne c'est plutôt joli quand même car rien de tout ça n'arrive !!!) Ici c'est le chaos assuré dès que les flocons tombent... Espérons qu'il faille encore attendre des dizaines d'années avant de revivre ça ! Tu devais être bien contente de retrouver tes loulous et ton homme. A bientôt, biz
Et l'épopée pipi : 20 ctm !!!! Ils ont du se faire du blé sur votre dos la sncf vu le nombre de naufragés du rail !!!
Malheureusement, je crois que nous sommes bons pour revivre ce genre d'hiver neigeux de plus en plus régulièrement... mine de rien, ça fait quelques années que la neige revient en force dans le coin !
NB : pour le pipi, nous avons trouvé la parade, à savoir y aller en groupe pour ne mettre que 20cts la première fois et ensuite ne pas claquer la porte !
Ah ! Futé ! Je garde l'idée pour les aires d'autoroute !!! J'imagine que le bénéfice repos des vacances est parti en fumée (ou plutôt a fondu comme neige au soleil !!!)... Dur dur de retrouver la routine de tous les jours après ces mésaventures. Bon courage !
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